Un courant d'air glaciale était venu me pousser quand j'avais pénétrer le parking souterrain. Je laissais place à la lumière déclinante du soleil pour celle blafarde des néons. Me retrouver enfermer entre d'épais murs de bétons n'était pas pour me plaire, subtil clin d'oeil du destin qui m'étais du, ironie du sort ou non je n'avais pas d'autres choix. Les accès étaient surement verrouillé, voir étroitement surveillé et avec le chaos en ville, le temps me manquait. Mes pas résonnaient, s'échappant en écho dans l'obscurité des lieux, dans un rythme régulier et rapide. J'étais aux aguets du moindre mouvement, moindre bruit aux alentours, essayant de sentir des odeurs pouvant m'alerter d'un quelconque danger. J'avais du faire plus d'effet pour faire attention aux choses m'entourant depuis que j'avais perdu mon oeil lors d'une rixe avec un type lors de mon service, un coup mal placé, mauvais moment au mauvais endroit. J'entendis les cris au loin, de douleur et de panique. Quelque chose en moi se réveilla, l'instinct du flic, mais aussitôt effacé par la prudence. J'étais un type en cavale, dans un monde devenu fou. Il fallait être prudent.
Je m'avançais en trottinant jusqu'à la source de ce raffut et assista à une scène sortie tout droit d'un film. Je n'arrivais pas à imaginer des personnes se mangeant entre eux, surtout ici. A voir leurs allures, on dirait des types atteint par la rage. Un gout de bile me monta au fond de la gorge, mais me retint. La respiration s'accélérant je ne savais pas encore ce que j'allais faire et partir le plus loin de ces personnes aliénées aurait peut être été le choix le plus judicieux. Malheureusement pour moi, les habitudes et les convictions ont la vie dure. Mon esprit pratique commença à faire le tri, le type au sol était foutu, le type l'aidant n'allait pas tarder à y passer aussi, la femme était en détresse, l'un des types de la sécurité lui était venu en aide. J'étais entrain de les profiler pour cerner au mieux ces types et de voir quelles étaient mes chances. C'était sans aucun doute des braves types, n'hésitant pas à sauver quelqu'un qui aurait pu être considéré comme une gêne, au risque d'y passer eux même. Qu'est-ce qu'ils pouvaient être stupide...
Je me mis alors à courir vers eux, sortant mon arme et fit feu d'une balle dans la tête sur l'une des créature proche du garde blessé et continua ma route prêt à faire feu si un des types malade cherchait à se rapprocher de moi d'un peu trop prêt. De ma main libre j'empoignais le type au sol que son collègue traînait et tira de toutes mes forces jusqu'à la cage d'escalier. J'essayais de faire attention à ce que l'on ne se fasse pas cerné, mais mon handicap m'en empêchait. Je pestais intérieurement, n'ayant nullement le choix. Je n'avais plus qu'à foncer tête baissé, espérer sauver ces types et avoir un billet d'entrée pour le bâtiment. Les gardes seraient les types m'ouvrant la voie, avec eux de mon côté j'aurai accès à tous le complexe et peut être que l'un d'eux était le type que je cherchais... Je sentis une rage monter en moi, faisant palpiter mes veines, étais-ce du à la montée d'adrénaline ou la grande et sombre colère qui sommeillait en moi? Il m'était impossible de faire la part des choses sur mes sentiments actuels. Je n'arrivais même plus à savoir si je venais en aide à ces gens par parce qu'ils me seraient utile ou parce que j'en avais envie.